Devoir de Lakevio n° 200

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Je suis sûr qu’il y a chez chacune et chacun de vous une endroit qui, bien qu’il ait peu changé a subi un changement qui, pour petit qu’il soit, a modifié grandement votre perception de l’endroit où il a eu lieu.
Et je suis tout aussi sûr que vous mourez d’envie de le raconter.
Il en va ainsi chez moi du square Nadar, en haut de la Butte Montmartre, qui a vu arriver un élément de façon étrange depuis que je suis entré en sixième au lycée situé en bas de la Butte.
L’état de quasi ruine du lycée montre qu’on accorde plus d’importance à l’état d’un minuscule recoin d’un square inconnu  que d’un établissement chargé d’amener les jeunes gens aux sommets des savoirs de l’humanité…
Bon, il faut admettre que le haut de la Butte est plus rentable grâce aux touristes que le lycée grâce aux élèves…
J’espère donc lire lundi « l’effet papillon » que de petits changements produisent sur votre vie…


Maintenant je sais qu'il y a un endroit de mon enfance que je ne reverrai plus car il n’existe plus, c’est le marché du Guéliz à Marrakech. Comment je le sais ? Non, je ne suis jamais retournée au Maroc mais j’ai parcouru deux blogs d’anciens de Marrakech : Marrakch’amis et Mangin Marrakech où j’ai appris que le marché avait été démoli et remplacé par un grand centre commercial luxueux appelé Le Carré Eden. 


Ma mère ne disait pas on va faire les courses mais on va au marché

Une fois par semaine, nous y allions dans la voiture familiale que mon père garait le long du trottoir, devant la porte principale. Puis ils  nous attendait en écoutant la musique sur l’auto-radio.

 



 

Ma mère prenait ses paniers en osier coloré et nous la suivions. 

Une fois la grande porte passée, un tas d’odeurs très prégnantes nous saisissaient. J’aimais celles du coin des fleuristes, véritable océan de couleurs et de parfums entêtants.


L’épicier, perché derrière son étalage d’abondants fruits et légumes, les pesait dans les plateaux en cuivre d’une antique balance. Souvent, il ajoutait après la pesée une tomate ou une courgette fabor (gratuites). 

En bas de la pyramide s’alignaient les sacs de jute contenant les pois chiches, les haricots blancs, les abricots et les raisins secs.


Dans son dos, sur les étagères, les paquets de lessive Bonux avec son cadeau surprise, l’huile, le vinaigre, le vin, le chocolat en poudre Milo avec ses images à collectionner.


A la fin, l’épicier glissait dans le panier un paquet de chewing-gum Hollywood cadeau pour les enfants.


Nous courrions alors à la voiture pour prévenir notre père de venir récupérer les paniers pleins.


Tous ces souvenirs furtifs sont dans ma mémoire comme des instantanés colorés que je garde précieusement. Ils me caressent l’âme quand je les convoque.

Où vont les souvenirs quand ils s’envolent ? Rejoindre ceux qui sont partis ?

Les retrouverons-nous après ?







Commentaires

  1. Je ne sais pas où vont les souvenirs quand ils s'effacent mais je sais que les évoquer et les décrire comme tu le fais permet de ne pas les oublier. Précieux qu'ils soient, gardons en le maximum pour en profiter longtemps. Merci à toi.

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    1. J'ai évoqué ce souvenir en réponse à la consigne mais en l'écrivant ce ne sont que des flash furtifs qui me viennent.

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  2. Beau texte, plein de souvenirs colorés, et certainement olfactifs... rien qu'à te lire, des odeurs fleuris et fruités me viennent !
    Comme toi je ne reverrai plus les lieux qui m'ont vue naître et grandir.
    Bonne journée Myrte.

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    1. Oups... Je dirai même "fleuries" et "fruitées"

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    2. Oui nous sommes nombreux dans ce cas.

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  3. On peut constater que beaucoup de souvenirs sont olfactifs sont plus évocateurs que les souvenirs visuels. Et il me semble que c'est plus fort chez les femmes.
    Quant aux souvenirs qui s'envolent… peut-être qu'ils ont de bonnes raisons de le faire… faut faire de la place pour d'autres…

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    1. Oui les odeurs tout comme les goûts quand on les redécouvre ont un fort pouvoir évocateur ( cf Proust )

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  4. Les souvenbirs partent se cacher mais reviennent quand ils veulent revenir à l'esprit.
    C'est chouette, le marché avec tes parents.
    Il y a dedans, je suppose, le même soleil que dans ceux de mon père (de l'autre côté, à côté d'Oran) quand il partait au marché avec sa mère.

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    1. Tu as déjà évoqué l'enfance de ton père en Algérie, oui ça doit être le même soleil ! ☀️

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  5. C'est terrible quand l'Alzeimer efface ces souvenirs qui font chauds au coeur...Bon, d'un autre côté, elle efface aussi les mauvais souvenirs....Sympath l'épicier qui offrait des bonbons aux enfants....Je ne sais pas s'ils le font encore sur les marchés...

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    1. Les troubles de la mémoire sont terribles,ils deconstruisent les êtres

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  6. Mon fils nous racontait récemment qu'il avait gardé de très bons souvenirs d'un oncle, le frère de son père, parce qu'il leur offrait à lui et à sa soeur des tas de bonbons les 2 ou 3 fois où nous sommes allés chez lui (il tenait avec sa femme une boucherie-charcuterie-épicerie)....

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    1. Les commerçants étaient généreux au Maroc, je pense que c'est toujours le cas.

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  7. donc c'était une époque où les fleurs du fleuriste avaient encore leur parfum :-)
    (maintenant si on veut une rose parfumée il faut planter la bonne espèce au jardin ;-))

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    1. Oui c'était des fleurs qui poussaient en plein champ et au soleil.

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  8. Les souvenirs, ceux en particulier, qui correspondent à des choses, des gens, qui nous ont marquées, restent en général, bien présents dans notre mémoire. Ce marché, est vivant, très joliment décrit, avec son ambiance, ses produits, ses odeurs...
    Merci Myrte

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  9. C'est un beau texte, un peu nostalgique, ce marché coloré et plein d'odeurs, je m'y suis plongé oubliant les toits d'ici blanchis par la neige. De mon côté, depuis la soixantaine, des souvenirs enfouis remontent à la surface, de plus en plus.
    L'odeur du foin, aussi loin que je me souviens, me rappelle instantanément les vacances scolaires passées à la ferme de ma grand-mère.
    Je vous souhaite une bonne soirée.

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    1. Ah le pouvoir évocateur des odeurs ! Il est puissant. Bonne journée sous les toits blancs !

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  10. Un billet qui se déguste comme une madeleine...de Myrte.
    Les odeurs sont sans doute les souvenirs les plus persistants dans notre mémoire. Ils font revivre instantanément le passé... Merci pour ce beau teste parfumé.
     •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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