Une journée ordinaire

Lorsque je parcours les blogs de mes amis d’écriture, je m’aperçois que souvent ils ne racontent rien d’extraordinaire, c’est du quotidien, des vies d’humains, des petites choses, des ressentis, c’est assez banal et pourtant je prends beaucoup de plaisir à les lire.

Pourquoi ? Justement pour toutes ces raisons. Peut-être parce que leur vie est à l’image de la mienne. Probablement que ça me rassure.


J’ai eu alors envie de raconter une journée ordinaire, aujourd’hui par exemple, vendredi 28 février. 


Ce que j’aime avant tout, quand je me réveille et qu’il fait encore nuit, c’est sortir du lit tout chaud pour aller lire au salon afin de ne pas réveiller mon époux.

Je regarde d’abord par la fenêtre de la cuisine mon poste d’observation préféré. Puis je rejoins le salon, allume les petites lampes à la lumière douce pour une ambiance tamisée. Je m’enroule dans mon plaid en fourrure blanche façon laine de mouton et m’allonge sur le canapé avec mon livre. En ce moment je lis Méfiez-vous des femmes insomniaques d’Annabel Apps. 

Ce titre m’a plu à la bibliothèque. Je ne suis pas franchement insomniaque moi-même mais un peu quand même. Disons que je dors très rarement toute une nuit sans me réveiller et ça depuis l’enfance. Je me réveille très tôt, parfois trop tôt pour le commun des mortels mais j’apprends dans ce livre beaucoup de choses intéressantes sur nos capacités singulières dans l’obscurité de la nuit.


Quand la clarté du jour point, mon époux arrive dans le salon et s’installe sur le canapé d’en face. La plupart du temps il lit ou regarde des vidéos sur internet. 

Quand il est là, souvent je me sens alors comme un petit enfant dans une bulle rassurante et je me rendors.


Puis petit-déjeuner dans la cuisine face aux deux grands pins qui abritent des nuées d’étourneaux qu’on entend gazouiller.


Au programme ce matin : aquawork au centre Aquaform où je retrouve mes copines de piscine. Trois quarts d’heure de gymnastique dans l’eau avec une frite et des élastiques. Comme je suis toujours en avance sur le parking, j’écoute  France Inter dans la voiture en attendant impatiemment la minute de François Morel juste avant 9H. Ce matin, il raconte la genèse de la chanson de Georges Brassens Les passantes, initialement écrite par Antoine Pol. 

En sortant de la piscine, je fais quelques courses à La roulotte, magasin bio en face d’Aquaform. Je jette toujours un coup d’oeil derrière le bâtiment où s’entassent des piles de cagettes laissées là à la disposition des clients pour la cheminée. Nous n’avons pas de cheminée, c’est plutôt rare en appartement, mais j’en récupère pour notre fils ainé qui en a une.


De retour à la maison, le mari est parti chez le kiné et après inspection du frigo je décide d'aller acheter à manger à Carrefour qui est à dix minutes à pieds de chez nous, ce qui est bien pratique. J’opte pour une brandade de morue faite sur place que nous avons déjà goutée et appréciée.


Je vous passe la sieste devant la télé pendant les infos, le petit café pour bien se réveiller. 


Activité du début d’après-midi : enlever les agrafes des cagettes avec un tournevis et une pince de manière a faire de belles planchettes prêtes à faire démarrer un bon feu dans l’âtre. 

Le temps est doux et le soleil inonde la terrasse, c’est bien agréable de s’y installer. Je décortique une canette et ça me prends trois quarts d’heure. Le soleil cogne tellement qu’il fait trop chaud m’obligeant à baisser le store en toile.

 

Puis le mari part faire une course en scooter. J’ai gardé depuis toujours une habitude dont je ne peux me défaire, il faut que je le vois partir, que je l’accompagne du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse de ma vue sinon je crois qu’il peut lui arriver quelque chose. Ce rituel idiot s’est mis en place il y a très longtemps après un terrible accident de moto qu’il a eu il y a des années ( 30 ans cette année) alors que j’ignorais même qu’il était parti. Je le croyais en train de bricoler au sous-sol quand on m’a informée par téléphone qu’il était couché sur la route, éjecté sur le bitume par une automobiliste qui ne l’avait pas vu. 

Bref, c’est plus fort que moi, je dois savoir qu’il est parti et le suivre du regard pour qu’il ne lui arrive rien. Je sais que c’est irrationnel mais c’est ainsi.


Je m’installe alors dans la cuisine pour préparer le repas de demain midi, nous pourrons ainsi aller marcher toute la matinée sans nous en soucier. 

Je prépare une sorte de ratatouille au four avec tous les ingrédients de la recette traditionnelle mais les légumes cuisent dans un grand plat de la largeur du four, il en restera pour le lendemain et peut-être le surlendemain.

Pendant que je coupe les légumes, j’écoute encore France Inter : Affaire sensible de Fabrice Drouelle qui raconte l’affaire des soeurs Papin. J’aime beaucoup la voix singulière de Fabrice Drouelle ainsi que sa manière de raconter. 


A ce stade de mon article, je me dis qu’il est beaucoup trop long et qui va-t-il intéresser ? Je vais le relire, élaguer un peu et peut-être le publierai-je. Je n’en suis pas encore sûre. 

Commentaires

  1. La vie de tous les jours, c'est la plus belle vie. Quant à aller à la piscine, j'ai toujours pensé que cela donnait la frite. ;-) Pourquoi vouloir raconter des choses extraordinaires, c'est dans l'ordinaire que nous nous construisons. Bises alpines.

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    1. Magnifique commentaire Dédé ! Tout est dit. Merci.

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  2. Déjà en lisant le titre je me suis réjoui de ce qui suivrait. Connaissant un peu tes talents d'écriture je me disais que j'allais être comblé. Ce fut tout à fait le cas. La vraie vie est dans le quotidien qui a certes parfois l'apparence d'une banalité. Mais dès qu'on regarde de près on en voit toute la richesse et la variété. Et tes journées n'ont rien de banal. Tu nous exposes ce qui en fait l'intérêt dans l'ordinaire. De la lecture d'un livre qui semble passionnant au désagraphage des cagettes en passant par la piscine et le magasin bio, sans oublier France Inter. Et puis nous arrivons à la fin de l'article. Déjà ? ?
    J'attends de découvrir la suite… tu racontes largement aussi bien que Fabrice Drouelle !

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    1. Alain, je rougis, je bafouille, je, je, je gonfle le torse... Whoua ! Quel sublime commentaire ! J'en suis très touchée !

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  3. Tu as donc élagué ton article, Myrte ? C'est dommage, je l'ai trouvé très intéressant, et j'en aurais bien lu encore un peu... :-)
    Bravo pour ton talent de narratrice. Parler des choses simples de la vie, cela peut être passionnant aussi. Bonne soirée et bon dimanche.

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    1. Merci Françoise. Finalement en relisant je n'ai pas élagué et, tu as raison, les choses simples peuvent être intéressantes. Bon dimanche !

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  4. Certes, une journée ordinaire , mais bien remplie !

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