Intermittente du spectacle
Chaque matin, je me rendais au lycée avec Eliane, une camarade de classe qui habitait dans le quartier, rue Ravat dans une petite maison rose. J’aimais bien cette maison, coincée entre les immeubles, résistante d’une époque révolue, avec sa petite cour et son air anglais. Lorsque j’arrivais, Eliane n’était jamais prête, souvent elle finissait son petit-déjeuner. L’odeur du café et du lait chaud me donnait la nausée. Nous partions dans le petit matin frais, cours Charlemagne, traversions les voûtes de Perrache, puis la place Carnot jusqu’à la rue Jarente où se trouvait l’annexe du lycée Juliette Récamier pour les classes de sixième et de cinquième. Nous étions trois ou quatre camarades à habiter Perrache et à nous retrouver le jeudi après-midi chez Eliane dans la cave de la petite maison éclairée par un soupirail. Comme la prof de français avait demandé d’apprendre une poésie, une chanson ou tout autre chose à dire sur scène devant les parents pour la fête de fin d’année, j...