Insouciance




Les clips venaient de débarquer à la télévision. Ils passaient en continu sur une chaine. Je trouvais que ces petits films étoffaient la chanson. Lui apportaient un supplément d’âme.  Il y avait de la recherche, un travail artistique. J’aimais les regarder.


L’autre jour, je suis tombée par hasard sur celui-ci et j’ai alors repensé au passé, au sentiment que j’éprouvais en le voyant…


On y voit des jeunes gens heureux, amoureux, insouciants…


Je me disais c’est nous. J’étais une de ces deux jeunes femmes brunes… J’étais belle, joyeuse, je croquais la vie…


Puis j’ai eu deux enfants, la trentaine et mon insouciance s’est envolée.


Je regardais alors ces jeunes gens avec envie… 

Et j’avais soudain la nostalgie de cette insouciance.

C’était fini pour moi. J’étais passée de l’autre côté. L’autre côté de quoi ?


Plusieurs années plus tard, les enfants sont devenus parents à leur tour.


Et l’insouciance où est-elle ? Perdue à jamais ?


Oui mais c’est différent… C’est l’âge, l’expérience…


Je regarde ce clip autrement… Avec nostalgie mais sans tristesse…


Une acceptation…




Commentaires

  1. Je n'ai pas eu l'impression que mon insouciance se soit envolée ! Je crois même que je n'ai jamais été insouciant, ou alors jusqu'à l'âge de onze ou douze ans. Je crois que je suis passé de l'enfance à l"adulte, sans grande transition ; en-tous-cas, sans ces "fameuses crises d'adolescences". Je ne sais, d’ailleurs, pas ce que c'est ! A partir de quarante ans, je me suis senti en meilleur accord avec moi-même. Peut-être est-ce- le fait d'être devenu papa, ou simplement avoir atteint ma maturité. Je suis un gars lent. ;-)

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    1. Merci Xoulec pour ton témoignage. Moi je crois avoir pris conscience de mon insouciance envolée lorsque j'ai été mère et que je me suis alors sentie extrêmement responsable. J'ai pris un peu trop à coeur mon rôle. Pour le deuxième enfant, j'étais bien plus détendue. Mais terminée l'insouciance.

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  2. J'ai le souvenir moi aussi de longs moments passés avec gourmandise devant les clips de chansons à la télé.
    Quant à l'insouciance ou pas : oui dans la mesure où, vieux, on est libéré de certaines contraintes et l'on n'a plus rien à prouver, ce qui induit chez moi une liberté évidente, mais avec d'autres contraintes un peu poussives de santé parfois, l'âge avançant si/trop vite, et puis en ayant conscience d'une certaine dégénérescence civilisationnelle ... pour y remédier, je fais parfois sciemment l'autruche, sans quoi, pour le coup, la vie deviendrait pour moi très difficile !
    Merci !

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    1. Nous en sommes tous là Nikole, à essayer de fixer notre attention sur ce que nous aimons afin d'éviter de penser à ce que nous savons...

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  3. Ton texte est très intéressant et riche de contenus sous-jacents. Il donne à réfléchir, interpelle avec émotion. Alors je me suis interrogé : — Ai-je fait l'expérience de l'insouciance ? Et quand ?
    J'aurais tendance à répondre : assez rarement… probablement pas avant mes 18/19 ans. Et encore, une forme d'insouciance sous contrôle et donc ce n'est plus vraiment de l'insouciance…
    Les choses ont changé avec l'arrivée des responsabilités, les vrais, celles qui concernent la responsabilité d'autres que soi-même. Notamment la responsabilité éducative. Et la responsabilité professionnelle. Cependant je n'ai pas le sentiment « d'un autre côté » où je serais passé.
    À défaut d'insouciance, j'ai connu des formes de bonheurs.
    Peut-être n'ai-je pas de nostalgie à cause d'une enfance ratée et d'une adolescence qui n'exista pas…
    Elle est peut-être plus présente maintenant l'insouciance… en ce sens que ma vie est comme la dernière étape du tour de France. Après ce sera l'arrivée finale, en me disant que tout compte fait je n'ai pas fait un si mauvais parcours à travers les étapes, les sprints, les chutes, les difficultés à se remettre en selle, les espoirs fous et les désespérances envahissantes. Mais aussi les véritables succès, palpables , tangibles, les aventures extraordinaires de vies en équipes solidaires et engagées, où la fraternité s'incarne dans des êtres qui se donnent. tout cela donne le sentiment d'avoir été utile à quelques choses et à quelques-uns. Alors je crois que je mériterai bien une petite place sur la ligne d'arrivée !
    Et en ce qui te concerne, le petit peu que je connais de ta vie, me fait dire que tu peux être fière de ton parcours et en quelque sorte vivre l'insouciance de ne pas trop te faire de souci pour la suite du parcours, le tien et les chemins que prennent celles et ceux à qui tu as su proposer le meilleur pour eux…

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    1. Merci Alain pour ce commentaire très détaillé. C'est vraiment passionnant de découvrir la touche personnelle que chacun apporte. Tu me fais réfléchir à ce que j'ai pu apporter aux autres (en particulier aux enfants) dans ma vie professionnelle et au sentiment d'avoir été utile qu'il me procure. Je réalise qu'il y avait des retours gratifiants, une reconnaissance valorisante (surtout dans le domaine médical) qui n'existe pas dans le rôle de parent.

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  4. L'insouciance de l'enfance a laissé des traces profondes en moi en moi. Cette impression, sans doute fausse, que tout va toujours s'arranger, par exemple. Une sorte de foi en la vie, et en ma bonne étoile. Un héritage de mon père, éternel optimiste...
    Ta réponse à Nikole est très juste. N'est-ce pas là une façon de ne pas sombrer dans la sinistrose ?
    Et j'aime aussi beaucoup le commentaire d'Alain.
    Bises célestes
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Plus que de l'insouciance, je dirais de la confiance en soi... Merci Célestine pour ta participation et bises tout aussi célestes...

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  5. Coucou. Je crois bien que je n'ai jamais été insouciante, ou alors je n'avais pas le sentiment de l'être. D'ailleurs, on a souvent dit de moi que j'étais bien trop soucieuse... et je crois qu'avec les années, cela ne s'est pas arrangé. J'aimerais retrouver une certaine légèreté et je me dis que rien n'est perdu. Bises alpines.

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    1. Je me demande d'ailleurs si nous pouvons être complètement insouciants... Une certaine légèreté oui, ça doit se cultiver... N'accorder de l'importance qu'à ce qui le mérite...Je te souhaite d'y parvenir Dédé !

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  6. J'étais insouciante jusqu'à ce que la mort emporte mon père alors que je n'avais que 13 ans. Après, c'est devenu beaucoup plus compliqué, je ne rentrerai pas dans les détails. Mais cette insouciance, je crois que je la retrouve maintenant. Mes enfants sont élevés, ils vont bien ainsi que mes petits-enfants. Noé et ses parents (et son petit frère) ont trouvé un équilibre, parfois fragile, mais cet équilibre, longtemps recherché, est bien présent malgré tout. Récemment, il y a deux ou trois ans, j'ai rencontré des femmes lors de diverses activités, elles sont devenues des amies, je partage avec elles des moments de paix et d'insouciance. Alors je suis peut-être plus insouciante que lorsque j'étais jeune, ma vie est plus facile, plus simple.
    Bonne après-midi, Myrte.

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    1. Ce que tu dis Françoise, je l'entends souvent de la part de personnes de notre âge. L'inquiétude que nous avons pour nos enfants n'est plus la même, nous n'en sommes plus responsables et , même si les petits-enfants ont pris la relève, notre implication dans notre relation n'est pas la même. Nous avons hélas fini de nous faire du souci pour nos parents qui ne sont plus là. J'apprends que tu as perdu ton papa alors que tu n'avais que 13 ans... Je te remercie Françoise pour ta confiance et te souhaite une belle journée.

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