Lyon
Je suis née au Maroc. Nous vivions à Marrakech en dehors de la ville aux Entrepôts frigorifiques où mon père était mécanicien. La maison était au milieu d'un paysage aride, une palmeraie à perte de vue, qui donnait une impression de grande solitude. Cette impression ne m'affectait guère car je n'avais rien connu d'autre.
La ville de Marrakech, à l'époque, c'était ça :
Autrement dit, lorsque nous avons quitté le Maroc pour venir vivre à Lyon, ce fut un choc, un dépaysement total.
Dans les années soixante, Lyon n'offrait pas l'image d'une belle ville lumineuse et colorée.
Elle donnait un sentiment de grande tristesse avec ses façades noircies, ses ruelles sombres et son brouillard.
Nous habitions dans le quartier de Perrache, au premier étage d'un immeuble du début du siècle avec, au sol, un parquet de bois qui grinçait et dans les chambres, des cheminées en marbre. Les fenêtres donnaient sur une voie ferrée, la ligne Lyon-Saint-Etienne.
Je fis ma rentrée des classes en 6ème dans l'annexe du Lycée Juliette Récamier, rue Jarente où je me rendais à pied. Pour sortir du quartier, il fallait nécessairement passer sous la gare, par des voûtes interminables, mal éclairées, aux murs recouverts d'un carrelage sale, pas très rassurantes.
La nuit, dans mes pires cauchemars, je me perdais encore.
J'imagine parfaitement le dépaysement. Changement de pays, de climat, d'environnement complétement différent ; venant d'une ville "soleil", t'installer dans une ville pas encore "lumière". Enfin, pas à tous les étages !
RépondreSupprimerMon fils y poursuit ses études, et je m'y rends deux à trois fois par an. Juste en simple visiteur, je supporte plutôt bien. Je suis né dans une campagne perdue, comme toi, je ne connaissais pas autre chose, aussi, lorsque je dus rejoindre "la ville" pour y faire ma scolarité, après la primaire, je fus pensionnaire. De la ville, je ne voyais que les murs du collège. La ville ne m'a jamais attiré plus que ça ; je ne saurais /pourrais vivre dans une grande ville. Celle où je vis, n'est qu'un gros village, et me convient parfaitement, surtout parce que je suis l'heureux propriétaire d'un bout de campagne où je ressens la même liberté que dans mon Cantal natal.
Je comprends ce que tu exprimes car, très jeune, j'ai ressenti la bonne énergie que procure le contact avec la nature alors que la ville, en y restant trop longtemps, semblait m'éteindre, me grignoter. Lorsque mon père a acheté un bout de campagne pour retaper une vieille maison en ruine, nous nous sentions revivre, entouré de nature et j'avais de la bonne énergie jusqu'au week-end suivant...
SupprimerEt de Lyon, tu t'es retrouvée en Corse : autre gros changement, non ?
RépondreSupprimerBravo pour ce reportage nostalgie. Beaucoup d'amoureux de Lyon (j'en suis entourée) reconnaîtront les lieux. Mon dernier fils y vit et n'habiterait pas ailleurs pour l'instant.
Pourtant, je suis sûre qu'un jour, il reviendra à ses racines ...
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La décision de vivre en Corse n'a pas été difficile à prendre et je ne l'ai jamais regrettée. Nous y avons retrouvé une qualité de vie, un environnement (mer, montagne) qui nous convient et ma vie à Lyon me parait très loin maintenant.
RépondreSupprimerSud du Maroc - Lyon, oui, ça fait un sacré fossé à combler.
RépondreSupprimerMême pour un marseillais, Lyon reste une belle ville. Quand j'ai eu la nécessité de muter pour mon travail, j'avais aussi Lyon en ligne de mire.
Bref, me voilà marseillais, dans mes terres. Ca me va très bien.
Bonne soirée
L'arrivée à Marseille par bateau est un grand moment. C'est une belle ville aussi. Merci pour cette visite chez moi Gier.
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