Le charançon rouge

Ce matin dans la rue j’ai failli marcher sur un insecte couché sur le dos, les pattes en l’air sur le trottoir. J’ai pensé qu’il était mort car il était inerte. Du bout du pied, je l’ai retourné sur l’autre face pour voir de quelle bestiole il s’agissait et à ma grande surprise il s’est mis à trottiner en boitillant et a rejoint le caniveau. Il m’a semblé reconnaitre le charançon rouge, celui qui s’introduit dans le tronc des palmiers pour le dévorer de l’intérieur jusqu’à le détruire entièrement. Je me suis dit zut j’ai sauvé un tueur de palmier ! 

Il faut savoir qu’en moins de dix ans pratiquement tous les palmiers d’Ajaccio ont été éradiqué de la ville. Les palmiers qui faisaient la fierté de notre résidence ont disparu les uns après les autres. Ceux du boulevard du bord de mer qui auraient été plantés sous Napoléon s’éteignent peu à peu. La place Foch va être replantée avec de nouvelles essences au grand dam des anciens d’Ajaccio qui continuent à l’appeler la place des palmiers. Bref, bientôt il n’y aura plus de palmiers à Ajaccio à cause de cette sale bête qui les boulotte. 

Mais d’où vient ce charançon rouge ? Originaire d’Indonésie, il est apparu en France pour la première fois en 2006 à Sanary et a rapidement envahi le Var puis tout le sud de la France jusqu’à la Corse.

Comment est-il arrivé ? Par l’introduction d’arbres contaminés.

Alors comment stopper cette destruction massive ? La première chose est de ne plus importer d’espèces étrangères. La règlementation s’est durcie à ce sujet. 

Les Ajacciens dépités s’exclament Ajaccio sans palmiers ce n’est plus Ajaccio ! Pourtant l’arbre n’est pas originaire de l’île. Naturellement, la végétation de la Corse est le maquis. 

Quoique l’homme fasse sur l’environnement, des répercutions négatives sont souvent inévitables. 

Alors comment lutter contre ces charançons rouges ravageurs maintenant qu’ils sont là ?

Les puissants insecticides ont été interdits car trop nocifs pour l’homme. Les méthodes douces utilisant certaines épices se sont avérés inefficaces. Il existerait une variété d’insectes qui se régaleraient avec les charançons mais, si on se met à en semer sur les palmiers ne vont-il pas ensuite avoir des effets indésirables inattendus qui déséquilibreraient l'écosystème ?

Bref, quoiqu'on fasse...



Commentaires

  1. Finalement c’est assez terrible le récit que tu fais !
    L’homme a toujours tripoté l’écosystème de la planète, adorant jouer à l’apprenti sorcier partout où il passe.
    Et bien sûr ça continue et ça continuera…
    Tu parles d’effets indésirables… Ça me fait penser aux notices de certains médicaments.
    Je me souviens avoir lu une notice d’antidouleurs qui précisait que comme effet secondaire on pouvait avoir de forts maux de tête !
    Ah, feu les palmiers, ils avaient quand même plus belle allure touristiquement que le maquis !

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    1. Tu as raison Alain, les palmiers avaient plus de majesté avec leurs grands troncs qu'avec ces souches informes qui envahissent maintenant le paysage urbain.

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  2. Oui, on a de la peine à imaginer Ajaccio, sans ses palmiers ! Peut-être qu'effectivement, la solution pourrait passer par l'introduction d'insectes faisant disparaître ces fameux charançons, après s'être renseigné sur les éventuels effets secondaires des insectes en question, dans les zones où il été utilisé.
    Bonne semaine, Myrte

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    1. Je n'y crois pas trop Antoine à l'éventuelle introduction d'autres insectes mangeurs de charançons rouges, ils amèneraient forcement d'autres inconvénients. De toute façon ce n'est pas la solution qu'a envisagé la municipalité. Il semble qu'elle se soit résignée à cette disparition progressive (manque de moyens sans doute)

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  3. Je ne sais pas si ce serait efficace d'introduire une autre espèce d'insectes pour venir à bout de ce charançon rouge, c'est une arme à double tranchant, il me semble... Ce peut être bien, comme ce peut être pire. En tous cas, c'est dommage pour les palmiers de Corse, et je comprends le désappointement des Ajacciens.
    Bonne soirée, Myrte.

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    1. Je suis bien de ton avis Françoise. Merci pour ta visite.

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