Jour de lessive
Chez nous la maison a toujours été le domaine de ma mère. Elle y régnait en maître. Le ménage, la cuisine, le linge, c’était son travail. D’ailleurs elle portait une blouse dès le matin qu’elle enlevait quand tout était terminé, sa mission accomplie.
Les jours de lessive, bien avant la machine à laver, elle frottait le linge à la main dans la buanderie sur un évier lavoir en béton avec deux grands bacs et un plan incliné au savon de Marseille.
Pour le blanc, elle avait une lessiveuse qui bouillait sur la cuisinière et pour les taches récalcitrantes elle utilisait un frottoir en bois et zinc qui nous servait aussi à faire de la musique.
Le linge séchait ensuite sur les fils tendus dans la petite cour. Il y faisait si chaud qu’il devenait raide en très peu de temps si bien qu’elle devait l’humidifier pour en faciliter le repassage.
J’ai le souvenir de ces moments de repassage, sur la table de la cuisine. J’aimais cette douce intimité où, installée à côté d’elle, je l’écoutais chantonner ou bien nous bavardions. Une simple couverture avec un drap posé dessus servait de planche à repasser.
Il régnait dans la cuisine une odeur de propreté. Le linge était soigneusement plié et empilé, prêt à être rangé dans l’armoire.
J’ai toujours eu le sentiment que l’amour que ma mère ne savait pas nous dire ni nous montrer elle le mettait dans le soin qu’elle apportait au linge.
À l'époque, tout était fait à la main, les machines à laver, à sécher, à repasser, n'existaient pas. Ce texte est une sensible évocation d'un temps révolu, où ce travail contraignant, méticuleux, était exclusivement effectué par la mère de famille. D'où le fait qu'à ces moments-là, celle-ci était peut-être moins réceptive vis à vis des demandes, formulées ou non, par ses enfants..
RépondreSupprimerBon week-end, Myrte
En effet Antoine. Bon week-end !
SupprimerSympathique le montage. Fallait avoir l'idée. Et puis la musique semble bien appropriée entre nostalgie et constat…
RépondreSupprimerton texte est évocateur et les photos intéressantes.
Le texte témoigne d'une époque, celle de nos jeunesses. Chez moi il y avait une « batteuse », avec une roue qu'on manœuvrait et qui par un système d'engrenages faisaient tourner quatre battoirs qui brassaient le linge.
Les appareils ménagers n'avait pas encore libéré la femme !
l'est-elle aujourd'hui ?
En tout cas ma mère régnait en maîtresse femme toute cette intendance et ne fallait pas « venir se mettre dans ses pattes ! » :-)
Juste avant d'avoir un lave-linge, ma mère a eu l'aide d'une femme qui s'appelait Arkya. C'était courant au Maroc. On l'appelait la "Fatima". Il faut dire que mon père avaient des bleus de travail plein de cambouis qui à eux seuls demandaient un sacré travail !
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